• « Malheureusement, quand j'ai entendu ses pas lourds derrière moi sur la passerelle, puis sur les quelques marches en béton qui menaient à la classe d'histoire, j'ai su que j'étais fichue. Et quand j'ai jeté un regard à la ronde pour découvrir les autres élèves présents à ce cours, alors j'ai vraiment compris dans quel pétrin j'étais.

    Non seulement j'allais devoir suivre ce cours avec le prince de Jacksonville, mais en plus, je me retrouverais ici toutes les semaines A avec les Jumelles Pimbêches et Dylan Williams. Encore mieux : M.Smythe a porté le coup fatal en disant :

    - Bon, les enfants, asseyez-vous par ordre alphabétique, vous voulez bien ?

    Quand je me suis installée à ma place désignée au premier rang, sur ma chaise de torture, juste à côté de Tristan, avec les Jumelles Pimbêches dans notre dos, je ne savais plus si je devais rire ou pleurer.

    Décidément, l'année allait être très très longue. »


    votre commentaire
  • As-tu fermé la salle de danse ?m’a-t-elle demandé, alors que nous arrivions au bureau.

    — Oui, j’ai pensé que ça te ferait gagner un peu de temps. Je pense que tout le monde est parti, maintenant.

    — Merci, a-t-elle dit en refermant le placard.

    Nous sommes ensuite sortis dans le couloir, et elle a éteint sa lampe de poche. Au moment où elle fermait la porte à clé, je lui ai dit :

    — Ecoute, j’aimerais vraiment t’emmener dîner quelque part ce soir. Il y a un endroit fantastique à une demi-heure d’ici, très calme, confortable, où on mange bien…

    Savannah m’a coupé la parole en soupirant :

    — Tristan, c’est impossible. Tu le sais bien. J’ai replacé une mèche de cheveux derrière son oreille.

    — C’est un tout petit restaurant, la clientèle est plutôt jeune. Ça m’étonnerait qu’on croise une connaissance.

    — Toi et le Clan connaissez tout le monde…

    — Là tu te trompes. Et je demanderai une table dans un coin, pour que personne ne nous voie.

    — Je ne sais pas…

    Elle hésitait, je pouvais le voir dans ses yeux.

    — S’il te plaît, Sav ?Je ne t’ai pas vue beaucoup, ces dernières semaines.

    Je lui ai souri, puis je l’ai prise dans mes bras en l’embrassant pour ponctuer chacune de mes phrases.

    — Tu me manques. Je n’en peux plus. J’en suis réduit à te supplier !

    — Tristan ! Enfin ! Quelqu’un pourrait nous voir… Je l’ai repoussée contre le placard aux accessoires.

    — Oh que non ! Tout le monde est parti pour la soirée.

    Soudain, il n’a plus été possible d’attendre. Nous serions partis dans quelques minutes. Mais d’abord…

    A tâtons, j’ai trouvé la poignée du dressing, et j’ai ouvert la porte.

    — Savannah, ai-je murmuré contre ses lèvres, tandis que ses mains caressaient mon cou, mes épaules, ma poitrine. Je n’arrive plus à me passer de toi.

    — Nous nous voyons un jour sur deux… a-t-elle protesté tout bas.

    — Tu sais bien ce que je veux dire.

    Je l’ai alors entraînée à l’intérieur du dressing plongé dans le noir, et j’ai refermé la porte derrière nous. Enfin, je pouvais m’oublier dans nos baisers, et tant pis si j’avais la tête qui tournait ou les genoux qui lâchaient. Quand j’ai fini par flancher, Savannah s’est agenouillée avec moi — cela n’avait plus d’importance. Rien ne comptait, du moment qu’elle continuait à m’embrasser. Nous étions faits pour être ensemble. Comment pouvait-elle encore en douter ?

     


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique